RED DEAD REDEMPTION 2 EST ENNUYEUX ?

D’accord, on peut trimballer de l’eau d’un camp à l’autre, partir chasser pendant quatre jours et faire la conversation à tous ceux que l’on croise dans “Red Dead Redemption 2”, mais on se pose tout de même la question : ce jeu vidéo est-il ennuyeux ? L’adaptation fidèle de la conquête de l’ouest par Rockstar est plus une simulation qu’un jeu, et donc, est-il plus intéressant en théorie qu’en pratique ?Vu les prouesses de Rockstar en la matière, et les jeux en monde ouverts très divertissants qu’ils nous ont offert, on a du mal à réaliser qu’on pose cette question. Pourtant, beaucoup de gens (et un petit cercle de critiques) trouvent ce jeu trop fade, trop lent et trop méthodique. C'est l'avis de pas mal de monde sur Metacritic par exemple. Certains se plaignent du monde très porté sur la simulation de Red Dead 2, qui est bien plus lent que les autres jeux du style Grand Theft Auto, et que ce rythme paraît contre-intuitif dans un environnement en monde ouvert. En plus, son histoire est très importante et il y a donc une tonne d’exposition dès le début – avec une introduction et une série de tutoriels qui semblent ne jamais finir. Et certains sont frustrés de ne pas pouvoir se défouler tout de suite.Ralentir le jeu est un sacré changement pour un titre de Rockstar, notamment au niveau des commandes, ce qui peut le rendre moins attractif parce que très axé sur la pratique, encore et encore et encore. Oui, il y a une courbe d’apprentissage dans ce nouveau Red Dead, et elle est même encore plus difficile qu’avant. On comprend ces plaintes, et oui, on les a eu en tête aussi ! Les premières heures du jeu peuvent être fades, mais le jeu entier n’est pas forcément ennuyeux pour autant. Le jeu est-il parfait ? Non, évidemment. Comme on l’a mentionné, les plaintes sont parfaitement valides. Mais après avoir terminé le jeu et être revenu en arrière pour en avoir toujours plus, on est convaincu qu’il est véritablement unique, et qu’un jeu plus réaliste ne signifie pas forcément qu’il est fade. Allons-y pas à pas…D’abord, le rythme de ce jeu est totalement voulu, et pas un bug ou une erreur. Non, on n’a pas un « GTA 6 » comme certains l’auraient voulu, et il ne ressemble à aucun autre jeu de Rockstar, mais c’est aussi ce qu’on aime : il rejette les conventions du monde ouvert. Le jeu atteint son apogée quand on ne se précipite pas, et qu’on n’enchaîne pas les missions pour atteindre la fin au plus vite.Du coup, interagir avec des membres du groupe, prendre soin du camp et chasser ou sociabiliser sert de tampon entre les missions, et permet également de connaître l’histoire d’Arthur Morgan, et les raisons pour lesquelles il est avec ce groupe de voyous. Jouer à ce jeu de façon traditionnelle, avec une progression constante peut être ennuyeux, et vous vous contenteriez de passer d’une mission à l’autre tout en étant martelé d’histoire et de fusillades.Il est vrai que le chapitre 6 introduit une nouvelle mécanique et des conditions de camp plus dures, qui vont à l’encontre de cette suggestion, mais c’est également à ce stade que le rythme lent commence à payer. « Red Dead Redemption 2 » est un peu particulier à ce niveau, mais quand on s’y fait, on est récompensé. Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, on peut rendre la visée, les mouvements et la caméra bien plus réactifs via le menu. Amusez-vous avec les commandes !Comme on l’a mentionné auparavant, le réalisme n’est pas forcément ennuyeux. D’ailleurs, c’est même le contraire. L’époque à laquelle se déroule le jeu est violente, et certaines corvées en terme de repas, de repos et de tâches sont logiques dans le contexte. Au lieu de nous sortir du jeu, on se retrouve plus immergé dans ce monde grâce à ces éléments. On agit de façon plus responsable et morale avec ceux qui nous entourent, ainsi que notre environnement parce qu’autrement, le jeu est bien plus dur – on est donc mis en porte-à-faux dans le monde ouvert, et survivre peut être difficile.Arthur n’est pas un Dieu surpuissant ou un superhéros (même s’il tue la moitié de l’État dans le jeu), c’est juste un mec avec un pistolet. Jouer comme dans GTA 5 n’a donc pas beaucoup de sens. Dans Red Dead 2, il faut faire attention aux détails, et c’est ça qui rend le jeu plus divertissant et sympa. Tomber d’un cheval n’a jamais été aussi dangereux, chasser est risqué, et tirer est on ne peut plus violent… cet opus est littéralement en train de changer notre façon de jouer aux jeux en monde ouvert, et vu tous les bacs à sable identiques qu’on trouve sur le marché, c’est une bonne chose, non ?

En plus, ce monde ouvert très vaste paraît bien plus vivant et rempli que d’autres tout aussi récents. Si vous n’êtes pas fans du rythme lent du jeu, vous pouvez vous rabattre sur tout un tas d’autres choses : la chasse, la pêche, les paris, les vols et le loot, la chasse aux trésors, les easter eggs à trouver, etc. Ces actes sont presque toujours reliés à l’histoire et ne sont pas de simples tâches, et vous pourriez trouver la prochaine mission de cette façon. Même parler avec une personne au hasard dans une ville aléatoire peut vous donner de nouveaux détails sur une mission ou une quête, et rendre ainsi les rencontres avec les PNJ mémorables, pleines de sens et même essentielles au jeu.Et si vous parlez aux membres de votre groupe, il est presque impossible de ne pas en tirer quelque chose à chaque fois – une petite information, ou un petit objet qui va renforcer la narration.On peut très facilement se laisser emporter, surtout que le jeu contient certains des personnages les mieux développés de toute l’histoire du jeu vidéo. L’histoire et les personnages tapent dans le mille avec leurs contes épiques autour de la conquête de l’Ouest, et les personnages tels que Dutch et Arthur ressemblent à des versions modernes de Pike Bishop, Deke Thornton, Frank et Harmonica, ou encore d’autres duos géniaux de Western. D’ailleurs, Dutch est même le portrait craché de Bill le Boucher dans le film de Scorsese « Gangs of New York ».Tous ces films sont longs, et n’ont pas peur de prendre leur temps. C’est ce que fait Red Dead Redemption 2, et le fait que ce jeu serve de préquelle à Red Dead Redemption justifie vraiment le rythme lent, parce qu’au final on sait déjà ce qui se passe à la fin… alors pourquoi se précipiter ? Ce qu’on ignore, c’est comment on en est arrivé là, du coup, les détails et la minutie de Red Dead 2 prennent une toute nouvelle importance en terme de narration.Au final, on vous recommande de savourer le rythme du jeu parce qu’il tente d’innover. Il cherche à révolutionner les mondes ouverts de la même façon que Breath of the Wild, et c’est une excellente chose, même si ce n’est pas forcément votre truc. Tout le monde n’est pas fan, mais ce n’est pas grave ! Pour nous, les missions du jeu auraient pu nous laisser plus autonome un poil plus tôt. Mais qu’on le veuille ou non, Red Dead Redemption 2 est un énorme pas en avant pour les jeux vidéo en monde ouvert, et l’avenir nous paraît radieux.

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